Si tu prends une minute pour observer une orange, une fleur, la naissance d’un papillon, le fonctionnement du corps humain, tu te rends compte que c'est tellement parfait. La perfection est là, dans tout. Donc, la création ne s'est pas trompée… On ne sait pas comment ça fonctionne exactement et on peut passer notre vie à chercher. Mais moi, j’ai décidé que c'était fini. Je ne vais pas chercher à creuser le mystère. Je vais apprendre à me maitriser dans ce Grand jeu-là où oui, je crois que tout est parfait. 

DE L'EXPÉRIENCE À LA CONSCIENCE

Dis-nous François, quel genre d'enfant étais-tu?

J'étais un enfant réservé qui n'avait pas vraiment confiance en lui et encore moins d'estime de lui. J’étais plutôt un gars de gang, sportif, et j’adorais jouer au hockey dans la rue avec mes amis. Je voulais être le meilleur ami de tous.

Si l’étiquette du déficit d’attention avait existé à cette époque, c’est certain qu’on me l’aurait tatouée sur le front. Ma mère recevait régulièrement des mots des enseignants comme quoi je dérangeais en classe, je n’écoutais pas les consignes, je parlais tout le temps et j’étais souvent dans la lune. Dieu merci, ma mère ne s’en faisait pas trop avec ça!

Est-ce que tu te questionnais déjà sur le sens de la Vie à cette époque?

Tu sais, j'aimerais bien pouvoir dire que lorsque j'étais jeune je pensais à mon âme, à mon incarnation… Mais non, pas du tout! Mon petit univers se résumait à l'école, que je n’aimais pas trop, et à mes amis et au sport que j’aimais beaucoup. Je ne me posais même pas de questions sur la vie. Je te dirais même que jeune adulte, je ne me suis jamais posé de questions sur le sens de la vie. J’étais entrepreneur, j’avais du succès, c’est tout!                       

Mais à 28 ans, suite à un burnout, j’ai commencé à me poser des questions existentielles. Je ne comprenais pas ce qui se passait. Je ne me reconnaissais plus. J’avais juste envie de pleurer. J’avais l’impression que personne ne pouvait me comprendre. Je me sentais vide et sans ressource, et quand je dis le mot « ressource », je ne savais même pas ce qu’était une ressource à ce moment-là.                                   

Lorsque le médecin m’a diagnostiqué un burnout, ce fut pour moi comme une claque dans la figure. Je me revois sur mon balcon à me questionner : « Qu’est-ce que moi je veux vraiment dans cette vie-là? Est-ce que je veux travailler tout le temps comme un malade pour survivre? » Ce burnout est arrivé en même temps que la naissance de mon fils Xavier et ça, c'est aussi venu tout bousculer. Quel genre de père est-ce que je voulais être? 

Par quel domaine d'études avais-tu d'abord été attiré?

Mon plus grand rêve était d'être gardien de but pour Les Canadiens de Montréal, comme Patrick Roy, mon idole. J’en ai tellement rêvé! Mais finalement, j’ai seulement joué au hockey dans la rue. Comme mes parents pratiquaient la danse sociale, ils m’y ont inscrit! On est loin du hockey… (rires) Donc pendant que mes amis jouaient au hockey, moi je faisais de la danse sociale et des spectacles avec de beaux costumes en paillettes. J'aimais tout de même ça, c'était cool!

Un peu plus tard, j’aurais aimé être commentateur sportif. Je m'étais même inscrit en journalisme à Jonquière, mais ma blonde de l’époque n’a pas aimé l’idée. J’ai donc laissé tomber le cégep, mais pas la blonde! Aujourd’hui, je comprends que c'était exactement ça qui devait se passer à ce moment-là dans ma vie.

Donc, comme toute ma famille, j’ai travaillé à la station-service de mon père. J’ai ensuite travaillé chez Bombardier jusqu’au moment où, suite à un accident de moto, j’ai été invalide durant un an. Mais comme tout est parfait, c’est grâce à mon indemnité que j’ai décidé de m'établir à mon compte et que je le suis encore aujourd’hui. J'ai appris, par essais/erreurs, à devenir entrepreneur. À l’époque, le montant reçu pour mon indemnité m’a permis d’acheter ma première tondeuse et de lancer ma petite entreprise en tonte de pelouse. Rapidement, ce n’est pas que la clientèle qui augmentait, mais le chiffre d’affaires aussi! Je suis rapidement devenu le plus gros dans la ville de Sherbrooke.

Alors qu'est-ce qui fait qu'un jour tu es passé de la tonte de gazon à la méditation?  

J'ai été paysagiste durant 10 ans. Pendant toutes ces années, je me suis littéralement perdu, oublié. Sept jours sur sept, je portais un chandail et une casquette qui arboraient le logo de mon entreprise, j’étais devenu mon entreprise. Jusqu’au jour où la Vie m’a fait le plus beau des cadeaux, mon burnout. Parfait!

C’est à partir de ce moment-là que j’ai commencé à assister à des conférences et à lire des livres sur le développement personnel. Peux-tu croire que j’avais 28 ans et que je n’avais jamais lu un livre autre que ceux qu’on m’obligeait à lire à l’école? Au début, je trouvais cela difficile. Je devais souvent recommencer la même page, car lorsque j’arrivais à la fin je ne me souvenais plus du début. Mais de livre en livre, je suis devenu boulimique de connaissances. Je lisais tout ce qui me tombait sous la main : Robbins, Canfield, Tolle…

LA MÉDIATION COMME CHEMIN DE TRANSFORMATION

Et tu as commencé à méditer?

Au travers de ma quête, j’ai rencontré quelqu’un qui faisait de la méditation et j’ai décidé d’essayer. Mais comme je ne faisais jamais rien à moitié, au lieu de m’inscrire à un atelier d’introduction à la méditation, j’y suis allé pour la totale, soit dix jours de silence à méditer non-stop. Pas le droit de parler. Pas le droit de lire. Pas le droit d'écrire. Pas le droit de regarder personne dans les yeux… Dix jours assis par terre, sur un coussin, à observer ton esprit.

Cette expérience, vécue à Vipassana, a été l’une des plus traumatisantes de ma vie. Mais avec le recul, je me rends compte que c'est l’une des plus belles et surtout celle qui, d’une certaine façon, m’a sauvé. Si j’ai fait 13 retraites Vipassana depuis, c’est seulement à la sixième que j’ai vraiment commencé à me transformer. Maintenant, chaque fois que je vis une retraite, ça me fait du bien. Ça me permet de faire une pause dans ma « zone neutre », une reconnexion à la nature.

Aussi, en ayant lu les livres de Jon Kabat-Zinn sur la pleine conscience que l’auteur appelle mindfulness, j’ai rapidement fait des liens entre ses enseignements et ce que je vivais à Vipassana, à savoir que la pleine conscience nous invite simplement à être totalement présents à l'expérience que nous sommes en train de vivre.

La souffrance est inévitable, car elle nous pousse à nous questionner.

Est-ce que le changement vers la pleine conscience s'est fait en douceur? 

C’est tout un art que de vivre en pleine conscience, un art qui devrait nous être enseigné dès notre plus jeune âge d’ailleurs! Est-ce que ça s'est fait en douceur? Pas du tout! En réalité, ÇA NE SE FAIT JAMAIS EN DOUCEUR. La souffrance est inévitable, car elle nous pousse à nous questionner. Mais qui aime souffrir? On doit donc se pratiquer à accueillir ce qui est… Sinon, ce à quoi on résiste, persiste!

Nous avons besoin de vivre des contractions pour éveiller notre conscience. Annie Marquier disait : « Après la souffrance vient la conscience. » On a juste à penser à la résistance que doit vivre le petit poussin juste avant qu’il ne brise sa coquille. Et quand on observe la Nature, la contraction est toujours suivie d’une expansion; on vit dans un monde de dualités : le jour et la nuit, le bonheur et le malheur, l’ombre et la lumière… Alors pour moi, ça s’est aussi fait à coup de contractions comme un burnout, une faillite, une séparation et ainsi de suite. Et je vis encore des contractions aujourd’hui, mais je sais que chaque contraction va permettre une nouvelle expansion de ma conscience.          

Où as-tu trouvé la force d’avancer malgré toutes ces contractions?

En dedans de moi. Mais je dois dire qu’au début, je me suis senti vraiment seul. Aujourd'hui, c'est génial parce que je suis bien entouré, mais avant d’en arriver là, j'ai traversé une période véritablement souffrante où j'ai perdu 80 % de mes amis. Ils m’ont jugé parce qu’ils ne comprenaient pas ce qui se passait. Je me suis senti rejeté, et c’est venu réveiller mes blessures d’abandon et de trahison. Mais… C'est exactement ce dont j’avais besoin à ce moment précis de ma vie. 

Aujourd’hui, je ne leur en veux pas, car j’ai compris qu’ils s’inquiétaient pour moi. Mon père s’inquiétait, ma mère et mes amis aussi. Lorsqu’on se libère, qu’on change, les autres autour de nous sont aussi touchés. Il ne faut surtout pas leur en vouloir. Il faut avoir à l’esprit que tout ce qui arrive est toujours parfait, malgré toutes nos contractions. À ce moment-là, est-ce que j’avais conscience que tout était parfait? Non! Au contraire. J’étais souvent en colère contre mes parents, contre mes amis… J’avais l’impression qu’ils ne me comprenaient pas. Mais avec le recul, aujourd’hui, je comprends.

L'INSPIRATION DE PARTAGER

Qui sont tes plus grandes sources d’inspiration?

Au début, Anthony Robbins et Donald Trump étaient mes modèles. Leurs succès m’impressionnaient. Il ne faut pas m’en vouloir… (rire) Je cherchais surtout à faire de l'argent et non pas à éveiller ma conscience. J’étais accro autant à la performance qu’aux résultats. C’est ce qui dirigeait ma vie à l’époque. Mais c’est grâce à ça que je me suis dirigé vers la méditation, car je voyais Anthony Robbins et Jack Canfield, deux adeptes de la méditation, qui gagnaient des millions de dollars. Mais rassurez-vous, j’ai changé… Aujourd'hui, mes inspirations sont Bouddha, Jésus, Lao Tseu, le Dalaï-Lama, Eckhart Tolle.                         

Comment ta vision de la vie a-t-elle évolué au fur et à mesure que tu vivais des expériences vers la pleine conscience?

Ma vision est passée d’une dépendance au « faire » à juste « être ». Fini la course aux résultats. J’ai dû accueillir que nous sommes tous divin, et qu'ici et maintenant on ne manque de rien. J’ai changé mes perceptions par rapport à qui je suis ainsi que du grand plan de ma vie. J’ai donc dû me déconditionner pour me reconstruire en conscience en tenant compte des grandes vérités universelles.                    

Qu'est-ce qui t'a donné le gout, par la suite, de partager tout ce que tu avais appris et surtout compris?

Ça, c'était déjà en moi!

C’est bien joli les grandes théories, mais c’est dans l’action qu’on grandit.

De partager?

Oui… Je l’ai compris suite à mon burnout. Souvent, notre plan de vie va se dévoiler à la suite d’une énorme souffrance. Quand j'ai commencé à partager ce que j’avais découvert, j'étais allumé comme un sapin de Noël… Mais comme je brillais trop fort, j'ai fait peur à beaucoup de monde. Je remarquais que certaines personnes étaient « endormies » et j’aurais voulu les réveiller. Mais un jour, j’ai compris que je devais simplement m’occuper de mon éveil à moi, pas de celui des autres, enseigner ce que je comprenais de « ma » vie et si ça pouvait aider les autres, tant mieux! Ma compréhension de la vie est meilleure aujourd’hui qu'il y a six mois, qu'il y a deux ans et je sais que dans six mois ou dans deux ans je serai rendu ailleurs. J’en aurai compris plus! C’est ça que je veux partager.

Comment comprends-tu aujourd'hui l'expérience que nous venons vivre ici sur Terre?

Qui suis-je pour dire ça? Je ne peux parler que de ma propre expérience… Je pense que notre travail ici c'est de nous rappeler que nous sommes des êtres spirituels, d’abord et avant tout, et que nous sommes tous en interconnexion les uns avec les autres. On doit comprendre que la vie est un grand jeu dans lequel on est venu se réaliser et se libérer de nos souffrances. Mais je crois que la seule vérité, c'est celle qu’on met en application, concrètement, dans notre vie. C’est bien joli les grandes théories, mais c’est dans l’action qu’on grandit. Ça, ç'a changé littéralement ma vie. Aujourd’hui, mon travail, c’est d’aider les gens à se rappeler qui ils sont vraiment.

Quels sont les plus grands pièges?

Il y en a de nombreux! Bouddha a dit qu'il existait trois sources de souffrances : l'aversion, la dépendance et l'ignorance. Qu'on appelle ça l'égo, le mental, le pattern de performance ou qu'on appelle ça les souffrances, tous ces pièges surviennent au moment où nous sommes déconnectés de notre véritable nature. Lorsque je suis déconnecté, je n'ai pas accès à mon vrai potentiel et donc je ne peux pas me libérer. Alors je souffre. Je me place dans un état de manque, de survie et d’insatisfaction et tant et aussi longtemps que je suis dans cette énergie-là, ma vie est en manque.

Comment éviter ça?

On doit éveiller notre conscience. On doit apprendre à reconnaitre qui nous sommes vraiment. On l’oublie trop souvent. N'importe quel bon enseignant nous invitera à regarder en nous afin d’aller chercher nos propres réponses. Elles sont toutes là! On devrait d’ailleurs enseigner ça dans les écoles : apprendre à calmer notre esprit, à se concentrer et à s’observer afin de mieux gérer nos émotions.          

TOUT EST TOUJOURS PARFAIT

Parmi les expériences que tu as vécues, laquelle t'a permis de comprendre, hors de tout doute, que tout est toujours parfait?

Le plus beau privilège que j'ai eu dans ma vie, mis à part mes enfants et la femme exceptionnelle avec qui je vis, c'est celui d'avoir fait un burnout. C'est vraiment là que j'ai commencé à me poser de vraies questions et à m’éveiller à tout cet univers de la Conscience. Quand on prend de l’altitude, qu'on s'élève et qu'on regarde notre vie d’en haut, on voit bien que tout a toujours été parfait malgré tous les détours qu’on a faits. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme et tout a sa raison d'être.

Est-ce que ça t'a pris du temps avant de comprendre ça?

Au départ, le titre de mon livre devait être « Oser vivre en cohérence ». En cours d’écriture, j’ai vécu trois semaines où je me sentais littéralement perdu, en totale incohérence, et je m’en voulais, car j’étais en train d’écrire un livre pour dire aux gens comment vivre leur vie en étant cohérent. Mais c'est grâce à cette période d’incohérence qu'à un moment donné je me suis dit : « Mais oui… Tout est parfait! C’est aussi correct d’être en incohérence. Ça fait partie du jeu. » On doit toujours s’accepter dans ce qu’on est en train de vivre, ici maintenant, parce que tout a sa raison d’être. 

Comme j’avais demandé à être guidé, le titre du livre m’est apparu. Lorsque le déclic s’est fait et que c’est devenu clair pour moi, j’ai écrit le livre d’un trait!

Que veux-tu dire exactement par Tout est toujours parfait?

Que tout est toujours parfait, c’est aussi simple que ça! Mais pour avoir cette compréhension-là, il faut d’abord se mettre au niveau de l'âme, de l'énergie. Je m’explique… Tout est fréquence, tout est vibration, que ce soient les synchronicités, les opportunités, les situations, les pensées, les émotions. Tout vibre à une certaine fréquence. Donc, ce que j’attire à moi sera toujours en cohérence avec mon énergie, avec les vibrations que j’émets, avec mes mémoires, mon enfance et même avec mes vies antérieures, ce qu’on appelle aussi le karma.

À partir du moment où on accepte que tout est parfait, que se passe-t-il avec les problèmes qu’on va rencontrer?

On va d’abord comprendre qu’on ne comprendra pas toujours… J’ai accepté que parfois je ne comprenne jamais pourquoi telle ou telle chose est arrivée. Mais si on part du principe que tout est parfait, on va accueillir plus facilement ce qui nous arrive, parce qu’on ne sera plus dans la résistance. En ayant élevé notre niveau de conscience, on sera plus en maitrise. On comprendra que ce qu’on est en train de vivre a sa raison d'être.

Si tu prends une minute pour observer une orange, une fleur, la naissance d’un papillon, le fonctionnement du corps humain, tu te rends compte que c'est tellement parfait… La perfection est là, dans tout. Donc, la création ne s'est pas trompée… On ne sait pas comment ça fonctionne exactement et on peut passer notre vie à chercher. Mais moi j’ai décidé que c'était fini. Je ne vais pas chercher à creuser le mystère. Je vais apprendre à me maitriser dans ce Grand jeu-là où, oui, je crois que tout est parfait. Est-ce une loi? Je ne dirais pas que c’est une loi. Mais c'est ma croyance, c’est ma conviction.

Pourrait-on dire que même l’imperfection est parfaite?

Je crois que ce qui peut nous sembler imparfait sera quand même parfait au niveau du Grand plan.

Que réponds-tu aux personnes qui vivent une véritable tragédie de vie et qui te disent que ce qu’ils vivent est tout, sauf parfait?

Ça m’arrive régulièrement. Je les reçois avec beaucoup de compassion. À ce moment-là, c'est leur âme qui s’exprime à travers l’expérience qu’ils vivent. Oui, il existe des expériences traumatisantes, qu’on parle d’agressions sexuelles, de suicides, de faillites ou pire de la perte d’un enfant. Mais au travers de ces expériences, c’est toujours l’âme qui vient expérimenter différents défis, si gigantesques soient-ils. L'âme est divine, pure lumière, elle s’est incarnée afin de vivre ses défis et ça, qu’on soit dans le rôle de l’agresseur ou dans celui de l’agressé.

Comment fais-tu pour les aider à voir au-delà des apparences?

Aujourd'hui, grâce à tout le chemin que j'ai parcouru, j’ai juste à être vrai, à être moi. Je suis François Lemay, that’s it, et ce n'est pas par hasard que ces personnes s’adressent à moi. J’utilise souvent l’humour et l’autodérision, mais je suis capable aussi d’être ferme, tout en restant dans une énergie de bienveillance et de compassion. Tout ce que je peux faire, c’est de les aider à changer leur perception des choses pour qu’ils puissent continuer d’avancer.          

Que conseilles-tu aux personnes qui vivent actuellement une tragédie?

Premièrement, je leur dis qu’ils ont le droit d’être en colère, de trouver cela injuste. Ils ont le droit, mais pendant un certain temps… Après, il faut qu’ils arrivent à comprendre qu’ils ont un pouvoir de création et de manifestation. Chaque instant qu’ils passent à ruminer leur vie, à se plaindre, ils le passent à créer exactement ce qu’ils ne veulent pas. 

Oui, il va arriver des situations, des tragédies, des choses qu’on ne comprendra pas et pour lesquelles on cherchera le fameux pourquoi. Ç'a toujours été et ce sera toujours. Alors, accueillons ce qui est, avec douceur, amour et bienveillance envers nous-mêmes en pensant : « Ce n'est pas facile ce que je vis, je ne l’ai pas facile, mais c'est OK! »  Ensuite, rappelons-nous qu'il y a un petit enfant à l'intérieur de nous qui a déjà eu des milliers d’étoiles dans les yeux et qu’aujourd’hui nous sommes le représentant de cet enfant-là.

Quand on se tape sur la tête, on tape aussi sur cet enfant. Sans tomber dans la culpabilité,  comprenons simplement que nous devons aller chercher des outils pour mieux nous connaitre, mieux nous comprendre, afin de retrouver l’enthousiasme du petit enfant en nous. Le passé est passé. Maintenant, et pour le reste de ta vie, comment veux-tu honorer ton potentiel ainsi que le petit enfant en toi?

Tu parles souvent de l'importance de prendre du recul. Pourquoi? 

Sinon on reste prisonnier de nos souffrances, piégé. Quand tu prends un recul, et là je parle d’un vrai recul, dans le silence, à marcher dans la nature, à ne rien faire, alors tu te reconnectes avec l’essentiel, avec ton essence, avec toi, avec tes énergies. C’est un art de « bien rien faire ». Mais ça s’apprend! En se reconnectant avec la Nature, l'extérieur va venir influencer l'intérieur, nous énergiser, ramener la paix et la reconnexion à soi, à plus Grand que soi. C’est là que tu seras porté, et c’est là que tout devient possible.

L'humour semble être pour toi une clé importante pour arriver à se dire que tout est parfait? 

Je place l'humour comme un des piliers de la pleine conscience! J’ai pu le tester sur le terrain. Que ce soit lors de mes conférences, de mes programmes ou avec mes élèves, quand il y a de l'humour, l'enseignement passe vraiment plus facilement. Quand on parle de nos blessures, de faire face à nos souffrances, ça peut créer de la résistance et de la fermeture. L’humour, quant à lui, rend tout ça accessible. Il crée une belle ouverture qui me permet de toucher les gens, de les aider à se libérer.

Un peu comme un petit verre de vin qui vient nous aider à nous détendre?

C’est en plein ça! (sourire)                      

LA RESPONSABILITÉ EN PLEINE CONSCIENCE

Pour toi, quelle est la différence entre l’instant présent et la pleine conscience?

La pleine conscience nous permet de comprendre qu’on doit toujours être présent, dans l'instant, tout le temps. On est conscients de posséder des patterns, de porter des blessures émotionnelles qui peuvent aussi bien provenir de cette vie que de nos vies antérieures. On reconnait aussi que nous avons un pouvoir de manifestation qui nous permet de créer, de faire arriver les choses dans notre vie quand on est pleinement présent à notre vie.

Quand on vit dans la pleine conscience, on comprend les règles du « jeu » dans lequel on s’est inscrit, ainsi que les grandes vérités qui dirigent ce jeu. Par exemple la loi de cause à effet, le fait que tout change, la présence des cycles, le pouvoir de l'intention, le fait que tu récoltes toujours ce que tu sèmes, la notion d’action-réaction, d’attraction… Toutes ces grandes vérités qu’on ne peut ignorer. Elles sont là! On doit aussi apprendre à entrainer notre attention, notre concentration, notre présence et notre vigilance. C'est grand la pleine conscience, on va travailler à l'éveiller jusqu'à la fin de nos jours! 

Être dans le moment présent, c’est de ne pas vivre son passé et son futur au présent. C’est être ici maintenant. Tandis qu’être dans la pleine conscience, c’est de ne pas vouloir contrôler, ne pas vouloir autre chose que ce qui se trouve devant moi, et simplement accepter ce qui est.

Être responsable, c'est nous observer et faire les choses en cohérence avec qui nous sommes, avec qui nous souhaitons être, mais aussi en fonction du monde que nous voulons voir se créer

Peut-on choisir de vivre dans la pleine conscience sur un claquement de doigts?

C'est une pratique qui demande du temps à intégrer, mais lorsqu’on l’applique on a des résultats immédiats, à court et à long terme! La porte d'entrée à la pleine conscience passe par les deux trous que le Bon Dieu nous a mis en plein milieu du visage et qu'on appelle les narines. (rire) La respiration est la clé la plus puissante. On a simplement à observer l'air qui rentre et qui sort de nos narines. En étant pleinement conscient de l'instant présent, c’est déjà vivre en pleine conscience!

Être 100 % conscient, 100 % du temps, c'est possible?

Si jamais quelqu’un vous dit qu’avec ce qu’il vous propose vous atteindrez l’illumination… fuyez en courant! Bouddha est venu partager avec nous le chemin à parcourir vers l'illumination. Être illuminé, c’est être libéré de toute souffrance et de toute négativité. Je ne connais personne qui ait atteint ce niveau-là. Nous sommes tous en processus! L’important c’est d’avoir la ferme intention de vivre sa vie de la façon la plus consciente et la plus cohérente qui soit, tout en se libérant de nos souffrances et de notre négativité afin de jouir pleinement de notre voyage.

Comment la pleine conscience vient-elle améliorer notre qualité de vie?

Elle vient l’harmoniser, la simplifier, en y ajoutant de la paix et de l’amour. Elle améliore la qualité de nos relations et procure la paix d’esprit grâce à la conviction d’être toujours à la bonne place au bon moment. On libère l'anxiété et le sentiment de manque pour faire place à l'abondance dans notre vie. Ça change tout!

Est-ce la pleine conscience qui nous permet de comprendre que la vie est toujours parfaite?

Il y a beaucoup de monde qui disent que tout est toujours parfait, quand en réalité ils ruminent leur vie. Il faut être honnête. Il est essentiel de s’éveiller à la pleine conscience pour comprendre véritablement le sens « profond » que tout est toujours parfait, même si, en « surface », on vit la pire des agitations.

Si la Vie sur Terre m'était contée, selon toi, le monde actuel est...

Notre monde vit beaucoup d’incohérences et de contractions en ce moment. On a juste à penser au monde pharmaceutique, à toute cette médication donnée aux enfants; on a juste à penser aux systèmes scolaires qui placent les enfants dans un mode d’incohérence qui n’a pas de bon sens. Cette période de contractions est loin d’être finie, mais elle permet un éveil de conscience qui, je l’espère, va se poursuivre. Selon moi, cette période de contractions va être suivie par une période d’expansion. Le changement se fait un pas à la fois.      

Et tu crois à une expansion à venir?

Non seulement j’y crois, mais j’y participe à ma façon.      

Que devrions-nous changer individuellement et collectivement?

Devenir responsable, car c’est selon moi le premier pilier de la pleine conscience. Être responsable de notre discours interne, de notre corps, de notre tête, de nos choix, des situations que l’on vit grâce à notre pouvoir de création. Être responsable de notre couple, mais aussi de la société dans laquelle je vis, de la compagnie que j’encourage, du produit que j’achète, des mouvements que je soutiens… En prenant mes responsabilités, je serai capable d'agir pour une vie meilleure, un monde meilleur.

N’oublions pas que nous sommes responsables des gouvernements que nous mettons en place et aussi du type d'entreprise que nous encourageons. Être responsable, c'est nous observer et faire les choses en cohérence avec qui nous sommes, avec qui nous souhaitons être, mais aussi en fonction du monde que nous voulons voir se créer, là, juste sous nos yeux.  Donc, c'est ça qui devrait changer et c'est ça qui va changer.

La notion de changement est aussi très importante pour toi. Pourquoi?

Le changement? C’est primordial! On doit comprendre que tout change tout le temps, c’est une des grandes réalités de la vie. Un malheur d’aujourd’hui ne restera pas un malheur toute ma vie! Il va changer, se transformer en prise de conscience et éventuellement contribuer à mon bonheur! Tout change tout le temps.

Si je vis dans mon passé ou si j’appréhende mon futur, je ne suis pas dans la pleine conscience. Je suis déconnecté. Le changement me fera peur. Mais si je suis connecté, 100 % présent à ma vie, je vais savoir que le changement fait partie du Grand jeu et je vais l’accueillir avec la certitude absolue qu’il va me mener à bon port. C’est grâce au changement qu’on rencontre nos blessures, et c’est grâce au changement qu’on s’éveille! Le changement n’est pas notre ennemi, c’est notre ami. Il est essentiel!

On va apprendre jusqu’à la fin de nos jours!

On est donc toujours en chemin vers notre pleine réalisation…

C’est ça le Grand jeu de la Vie. Et tout sera toujours parfait aux yeux de notre âme.

Pour toi aujourd'hui, vivre dans le vrai sens du terme, c'est...

C'est accueillir ce qui est. C’est avoir des étoiles dans les yeux et accueillir que je vais les perdre, de temps en temps. 

C’est comprendre que la plus grande de toutes les vérités universelles, c'est que tout change et qu’en résistant au changement, en voulant tout contrôler, je ne fais qu’augmenter ma souffrance. La vie est un acte de foi! Pourquoi ne pleures-tu pas lorsque le soleil se couche? Parce que tu sais qu’il va se lever demain matin.

C'est grâce aux changements qu'on s'éveille et qu’on peut guérir nos blessures. On doit faire du changement un ami et non un ennemi. Il est essentiel. Les gens me demandent souvent où je me vois dans cinq ans. Je ne veux pas le savoir, car ce qui m’intéresse, c’est maintenant.         

 

PORTRAIT DE FRANÇOIS LEMAY

Éveilleur de conscience et véritable phénomène dans le domaine du développement personnel depuis les dernières années, François Lemay porte en lui l’énergie de l’espoir et du changement. Conférencier international et coach expert en enseignement de la pleine conscience, il a un don unique d’enseigner et de partager son message avec une juste combinaison de simplicité, d’humour et de sagesse. Ses enseignements sont inspirés et en lien direct avec la nature et ce que les grands sages de tous les temps sont venus nous partager. 

Fondateur de l’Académie de pleine conscience Kaizen et du grand mouvement de conscience social Inspire-toi, François Lemay est aussi l’auteur du livre best Seller Tout est toujours parfait vendu à des milliers d’exemplaires partout dans le monde. 

Tout est déjà là, en nous! Éveiller les consciences avec humour en aidant les gens à mieux se comprendre et à connaitre les causes de leur bonheur véritable, voilà sa mission!