Derrière chaque comportement dérangeant, il y a un besoin. En général, nous avons tendance à vouloir changer les comportements de nos enfants en réagissant toujours de la même façon.Et pourquoi ces problèmes au quotidien ne trouvent-ils pas de solutions permanentes ?

C’est parce que souvent dans le tourbillon de nos vies trépidantes, les solutions que nous trouvons proviennent uniquement de notre tête (mental) et nous oublions d’y mettre notre cœur (amour). Une autre raison qui fait que ces difficultés reviennent c’est que nous croyons que le problème vient uniquement de notre enfant et nous essayons de le changer, oubliant de nous demander si ce n’est pas nous qui provoquons le problème.

CRITÈRES D’APPLICATION DES 3 A

Pour trouver de réelles réponses à nos difficultés, toute solution pour être efficace doit être accomplie dans une Action qui est Aidante et provenir du cœur, donc être Aimante. Les 3 « AAA » doivent toujours être présents.

A. je peux faire une Action, mais elle peut ne pas être aidante ni aimante. A.A. je peux faire une Action Aidante pour atteindre mon but, mais elle peut ne pas être aimante. Les résultats de ces deux Actions sont le conflit, la tension, la déception et l’éloignement entre nous. Le repère pour savoir si les 3 « AAA » sont présents, est d’observer si le résultat enlève tout conflit, apporte la joie, le calme et l’harmonie en ayant le sentiment que nous sommes gagnant-gagnant.

EXEMPLES DE LA DYNAMIQUE DES 3 A : ACTIONS AIDANTES AIMANTES

Frédéric bouge beaucoup à table

A. Pour changer son comportement, je monte le ton avec agressivité, lui disant d’arrêter de bouger, ce qui l’énerve encore plus. J’ai fait une Action mais elle n’était pas aidante ni aimante. 

AA. Pour changer son comportement, je lui fais peur en le menaçant de lui enlever une permission à laquelle il tient beaucoup et je le culpabilise. Il arrête de bouger, mais se sent coupable et a peur de ne pas avoir sa permission. J’ai fait une Action Aidante pour qu’il arrête de bouger, mais elle n’était pas aimante.

AAA. J’utilise des Actions Aidantes Aimantes. Je me demande quel est mon but : vivre un repas harmonieux. Je modifie mon comportement actuel qui de toute façon n’est pas efficace. Je dédramatise en évitant de percevoir cette situation comme si c’était « la fin du monde ». J’arrête de juger mon enfant croyant qu’il est mal intentionné et qu’il ne veut pas apporter sa collaboration. Je prends le temps de dépasser ces jugements sur lui en comprenant qu’un enfant bouge naturellement et certains plus que d’autres. Je me pose ces questions : « Suis-je un modèle ou si moi aussi je bouge, en prétextant que je peux le faire parce que je suis le parent... et je me lève constamment ? Est-ce que ma pensée, elle, est agitée ? Suis-je tendu ? Est-ce moi qui lui transmets ma tension ? » Si je réponds oui, j’apporte des modifications : pour que l’harmonie revienne, je me calme intérieurement en décidant d’être présent à mon enfant à l’heure du repas et d’échanger avec lui. Je m’assois près de lui, m’y intéresse et nous bavardons joyeusement. Je suis tolérant s’il bouge un peu. Je le félicite de sa bonne tenue avec enthousiasme et le remercie puisqu’il a mangé sans trop bouger. C’était une Action Aidante et Aimante parce que la solution venait du cœur et non de la tête. Je l’aide aussi concrètement : à l’aide d’un sablier ou d’une minuterie, je lui demande d’allonger le temps où il mange sans bouger ; je l’augmente petit à petit. Je remarque son évolution avec enthousiasme, je le félicite et l’encourage.

PRENONS UN AUTRE EXEMPLE ET APPLIQUONS À NOUVEAU LES 3 A.

Mes enfants se disent des paroles blessantes

Il me faut avant tout « éviter » de voir la situation comme un drame. Au lieu de les accuser en réagissant et en prononçant moi aussi des paroles abaissantes du genre: «Tu es méchant... Vous êtes irrespectueux. », etc., je fais une Action Aidante et Aimante en me posant ces questions : « Est-ce que je fais la même chose, est-ce que cela pourrait provenir de moi ? Tout cela sans me juger, ce qui est déjà très Aimant !

Si je constate que moi aussi je suis abaissant et que je les compare entre eux, qu’il m’arrive aussi de dénigrer ma sœur ou le voisin, ou encore que je disqualifie mon conjoint en leur présence, je reconnais mes façons de faire en l’acceptant humblement, ce qui m’aidera à les désamorcer, à abandonner ces anciennes habitudes et à présenter un nouveau modèle. Cette prise de conscience que moi aussi je suis irrespectueux me permettra de sortir de mon jugement sur mes enfants. Ainsi à l’avenir mes interventions seront mieux considérées parce que le respect sera devenu une valeur signifiante pour notre famille.