On doit avoir le courage de s’approcher de nos peurs. On doit aussi savoir qu’en réalité ce sont des illusions. La personne courageuse n’est pas celle qui n’a pas peur, c’est celle qui traverse ses peurs, qui va vers elles : « Je ne vais plus laisser ma vie être guidée par mes peurs. C’est fini! » C’est la première étape. Deuxième chose? Je dois comprendre quel est le mensonge que j’ai créé et pour quelle raison.  

Ces fameuses peurs

Elles nous emprisonnent, nous bloquent, nous gênent, nous empêchent d’être heureux. Comme je le dis souvent, entre nous et le bonheur, il n’y a que les peurs. Ce n’est que ça!

En fait, ce sont nos parents qui ont créé ces peurs et ils nous les transmettent. Je parle ici des peurs irrationnelles. Il existe des peurs rationnelles, que nous avons raison d’avoir, par exemple s’il y a un véhicule qui me fonce dessus, j’ai raison d’avoir peur. Mais si j’ai peur de parler en public, si j’ai peur d’être rejeté, de ne pas être reconnu, ce sont des peurs irrationnelles qui nous bloquent. Mais, au départ, nous avons eu une très bonne raison de fabriquer ces peurs.

Se rendre compte qu’on les a fabriquées

La première étape c’est justement de réaliser qu’on a fabriqué nos peurs. Si on comprend comment et pourquoi on les a fabriquées, c’est encore mieux! Si, ensuite, on s’en libère, c’est le summum. Et pourquoi les avons-nous fabriquées?

Lorsque nous naissons, nous avons absolument besoin de deux choses : d’amour et de sécurité. C’est fondamental! Nous en avons autant besoin que nous avons besoin d’air pour respirer. Un bébé qui ne reçoit pas d’amour meurt. C’est aussi simple que ça. Et si on laisse un bébé sans nourriture et sans vêtements, il ne vivra pas longtemps. On a donc a absolument besoin des deux.

La personne abandonnée va « survivre ». Auparavant, lorsqu’un enfant était mis en couveuse et que les parents n’avaient pas le droit de venir le voir, ça créait automatiquement un syndrome d’abandon. L’enfant devait faire face à un manque d’amour terrible. Il n’avait presque aucun contact, pas de chaleur humaine. Il était privé d’amour. Prisonnier d’une telle situation, le bébé qui a peur de mourir doit se sauver la vie lui-même, puisque personne ne va le faire pour lui. Comment fait-il? Eh bien, il se crée un mensonge du genre : « Je ne mérite pas d’être aimé ». Même tout petit, il modifie sa perception de sa réalité.

Même dans le ventre de notre mère. Au départ le mental fonctionne sur un système archétypal. C’est très rustre, mais très efficace quand même. On commence déjà à se créer des peurs dans le ventre de notre mère. Dès qu’on a un traumatisme, on se crée une peur et on se crée un mensonge, du genre si je suis abandonné, c’est que je mérite d’être abandonné. Si ma mère me maltraite, je mérite d’être maltraité…

Dès que je crée la peur que ma mère ne m’aime pas, ça y est… j’ai cette peur. Je crée donc le mensonge « Je ne suis pas aimable » qui va accompagner la peur que j’ai créé : « J’ai peur de ne pas être aimé. » Chaque fois.

Le père ayant le rôle d’assurer la sécurité, s’il n’y a pas cette sécurité, la personne va créer le mensonge « Je ne mérite pas d’être en sécurité » et ensuite elle va devoir vivre avec la peur de l’insécurité. Le problème, c’est qu’une fois que je crée un mensonge, je dois ensuite le rendre vrai. Si, par exemple, mon père me dit sans arrêt que je suis un vaurien, forcément, papa étant synonyme de sécurité, je vais devoir m’accuser : « si mon père me dit que je suis un vaurien, il a raison, je suis un vaurien ». Seulement, en créant ce mensonge, je dois ensuite le rendre vrai en devenant un véritable vaurien. C’est un cercle infernal. Je mendie la sécurité, je mendie l’amour et en même temps je ne me donne pas le droit de les recevoir.

On se sabote!

Chaque fois! Dès que j’ai créé un mensonge, comme « je ne mérite pas d’être aimé », si quelqu’un s’approche et commence à m’aimer, comme je n’ai pas le droit d’être aimé, je vais être obligé de saboter la relation. Si, par exemple, j’ai créé le mensonge que je n’ai pas le droit de réussir et qu’on me propose un super poste, je vais dire que ça ne m’intéresse pas et, après coup, je vais me demander pourquoi j’ai refusé un poste qui était génial pour moi. Mais c’est plus fort que moi.

Parfois, on est malheureux et on ne sait même pas d’où ça vient…Il y a beaucoup de gens qui n’ont même pas réalisé qu’ils sont malheureux. C’est fascinant! Ils disent « non, moi ça va très bien » alors qu’en fait c’est un mécanisme de défense qu’ils ont adopté pour ne pas regarder leur souffrance en face. Je me fais croire que si je tais ma souffrance, ça va bien.

On porte un masque…Le masque du non-dit et du silence. C’est une vraie prison. Personnellement, je me suis rendu compte que j’étais malheureux à l’âge de 20 ans seulement et c’est devenu une catastrophe quand mes enfants sont nés. Sans que je comprenne pourquoi, j’étais dans l’angoisse du matin au soir et il m’a fallu sept ans de psychanalyse pour réussir à comprendre l’origine de cette souffrance. C’est de là que m’est venue l’idée d’inventer quelque chose pour me libérer et ça m’a aussi permis de comprendre le fonctionnement de l’être humain sous un tout nouvel angle.

En fait, j’ai compris que maman signifie amour, papa signifie sécurité et dès que je manque de l’un ou de l’autre, je m’accuse du tort que je subis et, pour survivre, je crée un mensonge. Et chaque fois que je crée un mensonge, je crée une peur. Par exemple : maman ne m’aime pas, donc je ne suis pas aimable (mensonge). Et, simultanément, je vais avoir peur de ne pas être aimé.

Savoir ne suffit pas

En fait, à mon insu, lorsque je m’accuse de ce que je subis, je prends un morceau de mon parent en moi. On possède l’énergie de nos parents à l’intérieur de nous et c’est cette énergie qui dirige notre vie. L’autre jour, en consultation, une dame m’a dit : « À l’adolescence je ne savais pas qui je voulais devenir, mais je savais très bien qui je ne voulais pas devenir : ma mère. Mais hier, j’étais avec mes enfants, je leur ai dit quelque chose et aussitôt je me suis jugée… On dirait ma mère! »  Eh oui! On porte nos parents en nous et c’est souvent ça qui nous gâche la vie.

On est sous l’emprise de ces relations passées, de ces blessures. Et il nous est impossible de désobéir à nos mensonges. Le fameux, c’est plus fort que moi. Tu connais cette expression? Moi j’adore cette expression parce que ça veut dire quoi ce « c’ »? « Cela » est plus fort que moi. Ma peur est plus forte que moi. Mon mensonge est plus fort que moi. Même si je veux réussir, ça m’est interdit. Même si je veux être aimé, ça m’est interdit. On est sans arrêt en train de se saboter. C’est très compliqué d’être heureux quand on est obligé d’être malheureux…

La première chose à faire c’est de reconnaitre que je ne vais pas bien. Trop de gens disent que les psys c’est pour les fous. C’est caricatural. En fait, ils sont en train de dire : « Je ne veux pas regarder à l’intérieur de moi », mais la première chose à faire, c’est justement de regarder à l’intérieur de moi.

On a peur de découvrir un monstre, mais plus on avance, plus on se libère, et plus c’est merveilleux! Il faut juste franchir cette peur, car c’est notre mental qui nous empêche de nous libérer. Comme j’ai peur d’avoir peur, il ne faut surtout pas que je bouge. Il faut que je reste dans ce qu’on appelle ma zone de confort qui, en passant, n’est pas du tout confortable.

L’égo est un conglomérat de pensées qui s’est formé pour créer notre personnalité. On se structure selon un certain ordre, mais le problème c’est que notre structure se construit avec des peurs. C’est comme construire une maison avec des matériaux défectueux. Notre maison ne sera pas étanche, elle aura des fuites…

On doit donc avoir le courage de s’approcher de nos peurs. On doit aussi savoir qu’en réalité ce ne sont que des illusions. La personne courageuse n’est pas celle qui n’a pas peur, c’est celle qui traverse ses peurs, qui va vers elles : « Je ne vais plus laisser mes peurs guider ma vie. C’est fini! » C’est la première étape.

Deuxième chose? Je dois comprendre quel est le mensonge que j’ai créé et pour quelle raison.  La plupart du temps c’est au niveau des parents. Je tiens à préciser ici que je ne parle pas d’agressions ou de viols, ce ne sont pas du tout les mêmes peurs. Aujourd’hui nous parlons des peurs irrationnelles. Donc, je comprends comment j’ai créé mon mensonge en gardant en mémoire que tout est souvent une question de symboles. Si j’ai peur d’une souris, par exemple, j’ai peur du symbole qu’elle représente. Toutes les phobies s’expliquent ainsi.

Admettons que j’ai peur que mon père m’agresse. Je ne peux pas me dire papa signifie danger, parce que si je dis papa signifie danger, je perds aussi papa signifie sécurité. Donc je vais déplacer ma peur vers un objet qui va symboliser mon père. Je vais par exemple avoir peur des serpents, le serpent ayant une forme phallique et qui peut m’agresser. Donc je déplace…

Toutes les peurs sont explicables. Et une fois que j’ai compris de quoi il s’agit, je dois aussi comprendre qu’il y a une question d’énergie derrière tout ça. Les peurs se créent dans un déploiement d’énergie. Au moment où ma mère me crie après, je suis saisi et il y a un dégagement très fort d’énergie. Il faut que je retrouve cette même intensité d’énergie pour libérer la peur. Si on fait ces quatre étapes en même temps, on rend le morceau à ses parents et on est libre.

Se retrouver et faire confiance à la vie

Notre mental a créé l’égo qui est une forme d’intelligence artificielle. Ce ne sont que des pensées. Ce n’est pas mon vrai moi. Notre vrai moi est beaucoup plus profond. Notre vrai moi, c’est de la lumière, c’est ce que certains appellent le cœur, le Soi, peu importe le nom qu’on lui donne. Donc si je suis, c’est que je ne suis pas en train de penser. D’où l’importance de développer notre intuition, car quand on est dans notre intuition, on est vraiment nous. 

C’est un changement de paradigme. On doit passer du monde des peurs, qui nous fige, nous emprisonne dans notre « zone de confort », à un autre monde, celui qui nous libère, qui n’est pas dirigé par nos pensées et où la vie se déroule dans la fluidité. 

On a juste à déguster la vie. Les choses nous arrivent un peu comme si on avait les mains tendues. Ça nous tombe dans les mains. WOW!

On apprend à recevoir, tout simplement. Nos programmes de sabotage sont forts tant qu’ils sont inconscients. Prenons l’exemple suivant : « Je ne mérite pas… » On va hésiter à aller demander un œuf au voisin alors que si le voisin vient nous en demander un, on va lui en donner deux. On adore aider, mais on déteste se faire aider parce que notre mental refuse de recevoir, car si je reçois, c’est que je le mérite, or... je ne le mérite pas!

Le pouvoir est entre nos mains ; on peut se libérer de notre prison. Parlons de l’amour. Disons que la peur est l’opposé de l’amour. Soit je suis dans le registre de la peur, soit je suis dans celui de l’amour. Me libérer des peurs me permet d’accéder à l’amour, tout simplement! Entre nous et le bonheur, entre la survie et la vie, il n’y a que des peurs. Voilà!

Si je vais dans le registre de l’amour, je vais dans le registre de l’intuition. Je quitte le registre du mental. Mon mental cesse de m’imposer des mensonges, de m’imposer une vie de sabotage. Je m’ouvre à l’intuition et là tout peut arriver. On reçoit des cadeaux comme par miracle. J’adore l’expression : « La vie s’ouvre devant nous comme la mer rouge devant Moïse. » C’est vraiment ça!

Les solutions, les idées, les signes viennent. On est guidé, on vit guidé tout le temps, tout le temps, tout le temps.