Je me souviens du jour où j'ai rencontré mon chacal. Je suis seul dans un bistro quelconque. Je commande une Blanche de Chambly. La serveuse rousse et souriante a choisi d’y ajouter une tranche d’orange. Je bois en silence, le sourire aux lèvres. Sans trop m’en rendre compte, mes pensées bifurquent vers le rapport que j’aurais dû terminer hier.
L’anxiété m’envahit, les critiques se bousculent : quel paresseux je suis, indiscipliné, incompétent jusqu’à l’os. Les justifications suivent : cet autre client avait une urgence, je n’avais pas le choix, personne ne va mourir de toute manière. Une bataille intérieure fait rage. Mes jugements génèrent des justifications qui génèrent encore plus de jugements, et ainsi de suite. Après quelque temps de cette lutte intérieure, mon sourire a disparu, la bière ne goûte plus rien, la vie est grise et morne.
C’est à ce moment que je me souviens d’un sage principe de Marshall Rosenberg, père de la Communication non-violente: «Écoute ton chacal, ne te bas pas avec lui».
Je prends une grande respiration et j’écoute mes jugements, me concentrant sur mes sensation corporelles que je tente de traduire en sentiments et en besoins. « Tu es un paresseux »… tension dans les épaules, serrement dans la poitrine… beaucoup de tristesse monte en moi, j’ai tellement besoin de repos présentement, d’espace calme où je peux me déposer.
Je sens mon énergie remonter, ma créativité redevenir accessible. Je prends une feuille et je note mes idées qui pourront combler mon besoin de repos tout en honorant mes engagements avec mon client.
Je vous invite à l’essayer, ça s’appelle de l’auto-empathie!